Autant tenter de décrire la mer en furie que de décrire son esprit. On ne peut ni imaginer ni prévoir chaque remous de l'eau, chaque vague, chaque écume, ni les dégâts qu'ils vont engendrer. De même, on ne peut imaginer ou même comprendre les méandres de l'âme - si il en a une - de l'Archi-Démon. Une vague immense peut-être suive d'un calme plat, ou alors d'une autre vague, tout aussi immense et destructrice peut surgir derrière elle. L'humeur d'Aile Ténébreuse est des plus changeante. Il est aussi dangereux et indomptable que l'océan en furie, pouvant envoyer le petit bateau que vous êtes par le fond sur une simple envie. Il a d'innombrables sautes d'humeur, et généralement, elles se révèlent mortelles. Il peut faire preuve d'un calme glacial devant une situation qui désarmerais les plus calmes d'entres vous, mais il peut aussi bien massacrer des dizaines de personnes pour une histoire des plus banales, pour un repas mal préparé, par exemple. Il n'est pas incapable de se contrôler, et c'est justement ça qui fait de lui un véritable Archi-démon, cela et ses pouvoirs. Il sait faire preuve d'un immense sang-froid, étant impassible devant n'importe quelle situation, si il le faut.

Il est extrêmement intelligent. Bien plus que beaucoup d'hommes ou de démons. Il a un véritable donc pour commander, et pour l'art de la guerre. Dans le monde d'où il vient, Zelphos, la guerre et la mort sont le lot quotidien des démons. Cet endroit ressemble plus à l'enfer que nous imaginons que les Limbes de Nayris n'y ressemblent. Tout là bas n'est que feu, sang, et souffrance. Cette dimension mortelle n'est qu'une immense prison de chair humaine et de noirceur, mais non de désespoir, comme l'est le monde de Nayris. Aile Ténébreuse à grandit dans ce monde comme tous les autres démons, mais son intelligence et ses capacités exceptionnelles au combat lui ont permis de s'élever très haut dans la hiérarchie démoniaque, le plus haut possible en fait. Il a suffisamment de pouvoirs pour gérer un monde tout entier de démons, alors autant dire que contrôler un monde aussi paisible que Terra Mystica n'est pas un problème.

Il méprise complètement les êtres humains, et en règle générale, toutes les races présentes dans ce monde, même les démons. Il a certains favoris, certes, mais même pour eux, il pense que jamais ils ne seront ses égaux, loin de là, et qu'ils sont justes moins inférieurs que les autres. C'est donc fort de cette conception qu'il a mené toutes ces batailles contre ce que son esprit assimile à des animaux et qu'il les a gagnées. Quant à ses quelques favoris, il est clair qu'il les garde pour accomplir des besognes juste un peu plus importantes que les autres. Il n'a d'affection pour personne. Son affection n'est tournée vers aucun être vivant, mais vers une conception : le pouvoir. C'est la seule chose qu'il aime véritablement dans ce monde, la seule chose qu'il veut obtenir. Quoique... Les souffrances des autres peuvent bien entrer en ligne de compte tout de même. Et pas seulement les souffrances physique, même si à ses yeux ce sont de lin les plus amusantes. Evidemment, c'est un sadique. Il aime torturer, entendre ses victimes pousser les plus atroces hurlements de douleurs, le supplier d'arrêter, de les tuer. Et jamais il ne cède à leurs supplications, et les laisse mourir un tout petit feu, pendant des jours, des semaines parfois. La torture psychologique est un de ses jouets, mais il ne l'apprécie pas autant qu'une bonne vieille salle sombre équipée comme à 'époque de l'Inquisition. On peut donc dire sans trop s'avancer que les combats de l'Arène l'amusent plutôt bien, même si il est rare de le voir rire de bon coeur - si tant est que l'on puisse employer cette expression d'ailleurs. Les rares rires qui jaillissent de sa gorge son souvent froids ou alors tonitruants et sadiques, même si ce genre de rire ridicule n'est pas trop sa marque de fabrique. Ce qui est sûr, c'est que quand il rit de la sorte, ce n'est pas ridicule le moins du monde, et personne ne s'en moque, pas un seul instant, bien au contraire. Les gens qui ont le malheur d'assister à ces scènes, qui sont en compagnie du Démon lorsqu'il émet un tel son en sont plutôt à craindre pour leur vie.

La mort des autres, bien évidemment, ne le dérange absolument pas. Et peu importe qui ils sont. Ses conseillers sont généralement les premiers sur sa liste. Il est d'un orgueil démesuré, et il ne supporte pas même la simple idée qu'on lui donne des ordres. Ses conseillers n'ont pas cette velléité, mais ils sont justement là pour lui donner des conseils. Pour peu que l'un de ces mots va à l'encontre de ce qu'il avait prévu, il considérera sans doute cela comme une marque d'irrespect à son égard, comme le fait de contester sa décision. Certes, si jamais il se plante totalement, ce qui est rare, il se peut qu'il change ses projets, mais cela ne sera sans doute pas fait du vivant de celui qui lui a proposé...

Bonjour, l'ami - Non, ne sursautes pas. Ne te retournes pas. Tu ne verrais derrière toi qu'une silhouette perdue dans l'ombre. Est-ce moi ? Non, bien sûr. J'ai bien trop à faire pour pouvoir sortir de ma retraite pour quelqu'un comme toi. Celui que tu pourrais voir, si tu te retournais assez vite, n'est qu'un de mes multiples espions. Mais je parlerai par sa voix, puisque je dirige la Rébellion. Toi qui souhaites nous rejoindre, veux-tu savoir qui je suis ? Soit.
Je suis l'unificateur des peuples, le fléau des démons. Ma parole est la seule guide de milliers - de dizaines de milliers ! - d'habitants de ce monde. Je suis un soldat, au service du Royaume et des peuples de Terra ; n'attends donc pas de moi que je sois patient car de chacune de mes décisions dépend la vie de milliers de personnes. Ne crois pas non plus que je sois impatient, empressé. Je suis général d'armée, consciencieux et réfléchi mais aux décisions rapides, fortes et incontestées. Depuis tout ce temps passé dans l'ombre, l'épée prête à servir, je suis plus méfiant qu'un garde et plus vigilant qu'un veilleur. Maintenant que je me bats contre le démon, je suis à la fois le roi et le juge d'un peuple souterrain, juste mais prompt. Car je n'accepte que la loyauté la plus totale et une confiance sans condition de tous ceux que je dirige.
Tu me crois tyrannique ? Je ne fais que veiller et maintenir la discipline. Veux-tu en être sûr ? Alors, rejoins-nous, tu me jugeras par toi-même, si tu parviens à me voir, bien entendu.
Peut-être seras-tu méritant, peut-être révèleras-tu de grandes capacités face à cette corruption qui occupe notre monde. Tu auras alors ma confiance, tu découvriras peu à peu l'étendue de ma tâche et tu me comprendras.
Car qui peut me juger pour le moment, sinon Ilie ?